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Nicolas Sarkozy promet l’abrogation des décrets Robien

Publié le mercredi 13 juin 2007.


Nicolas Sarkozy s’est "personnellement engagé" à "abroger totalement les décrets Robien" sur le temps de travail des enseignants.

Lors d’une réunion ce lundi 11 juin avec les syndicats, Nicolas Sarkozy s’est "personnellement engagé" à "abroger totalement les décrets Robien" sur le temps de travail des enseignants.

C’est bien sûr une très bonne nouvelle, et cela couronne la mobilisation de l’ensemble des syndicats du public et de trois syndicats du privé (SUNDEP, SNPEFP-CGT, FEP-CFDT), dans le cadre de l’intersyndicale mise en place en novembre.

Reste à voir les modalités pratiques, notamment dans le privé où les 695 suppressions de postes envisagées lors des décrets ont bien été traduites en suppression des décharges de services : heures de 1e chaire, heures de labo...

Jusque là, le nouveau gouvernement s’est refusé à rétablir ces postes, et semble envisager uniquement une augmentation des heures supplémentaires, ce qui ne garantit pas leur reconduction l’année suivante. D’autant qu’il est prévu des négociations sur le métier d’enseignant...

Par ailleurs, le président a confirmé la suppression du dispositif apprentissage junior dès 14 ans (qui n’était pas soutenu par les branches professionnelles), et le maintien des EVS (emplois de vie scolaire), pour les missions touchant à l’intégration des élèves en situation de handicap.

Cependant, d’autres décisions sont annoncées, nettement moins favorables : confirmation des grands axes de la loi Fillon (socle commun notamment), suppression de la carte scolaire, remise en cause de l’éducation prioritaire, diminution des horaires des élèves et réduction de l’offre de formation (options, séries, ...) ne pas remplacer tous les départs en retraite des enseignants.

Les décrets Robien, signés le 12 février 2007 par Gilles de Robien et dénoncés par les syndicats, allongeaient de une à trois heures hebdomadaires le temps de travail de certains enseignants sans contrepartie financière.

Il donnait, par ailleurs, la possibilité aux chefs d’établissement de contraindre les enseignants à la bivalence, c’est-à-dire à enseigner deux matières.

GESTE SYMBOLIQUE "Nous sommes satisfaits car les décrets ont empoisonné la vie des enseignants", a indiqué le secrétaire général de l’UNSA-Education, Patrick Gonthier, ajoutant que ce geste "était un préalable à la négociation sur le travail des enseignants". "On a été entendu, c’est positif", a commenté Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, première fédération syndicale de l’éducation.

La promesse d’abrogation des décrets Robien était un préalable, pour les syndicats, à l’ouverture de négociations en profondeur sur la nature du travail d’enseignant, un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy.

"Le président de la République a confié à Xavier Darcos le soin de mener des débats de longue haleine sur le métier enseignant", a précisé le porte-parole de l’Elysée. Annoncés pendant la campagne, ces débats doivent s’ouvrir dans le courant du mois de juin et se poursuivre toute l’année prochaine.

Nicolas Sarkozy a également confirmé "la suspension de l’apprentissage à 14 ans", selon l’Elysée. Mais il ne s’est pas avancé sur la question de la carte scolaire : sur ce thème, "il nous a semblé relativement prudent", a assuré M. Aschieri. Car l’abrogation des décrets Robien apparaît comme une main tendue avant d’entamer des réformes explosives dans l’éducation nationale, notamment la suppression à terme de la carte scolaire.

Source LEMONDE.FR, le 11.06.07

Publié le lundi 11 juin 2007