Verbatim est un mot qui vient du latin verbum (en français, mot). Employé comme adverbe, il signifie « textuellement » ou « mot pour mot » ou encore « texto ». Employé comme nom commun (au masculin) il désigne une citation textuelle, mot à mot d’une allocution ou d’un discours. (Wikipédia)
Aujourd’hui la patronat français est d’une totale clarté pour ceux qui veulent bien le lire.
Ils ne se cachent même plus, ils ne cachent pas même leurs intentions. Nous sommes prévenus. Ils veulent mettre à bas tous les acquis sociaux et revenir aux fondamentaux du système salarial.
"Ils", ce sont le patronat et le gouvernement qui agissent de concert et avec de plus en plus de facilité.
Ce que Madame Thatcher a fait brutalement, Sarko le fait avec doigté et démagogie.
SACHONS LES ENTENDRE
Dans la revue "Challenge", en date du 4 octobre 2007, Denis Kessler (ancien n°2 du MEDEF) expose clairement ce que veut faire N. Sarkozy. Il précise avec un luxe de détails, sans ambiguïté, les intentions du Gouvernement Fillon sur la réduction des services et du personnel dans le public, et sur les mesures limitant le droit de grève et "réformant" le système de retraites.
"Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (...) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! (...) Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse."
On ne peut pas être plus clair... Autrement dit, tous les acquis sociaux sont à jeter à la poubelle....
Cela dit, comme dirait le Gouvernement, une fois accepté cela,... on peut négocier ! ? !
Et ce n’est pas tout... En pleine lutte des cheminots, la présidente du MEDEF en rajoute une couche dans Libération du 21 novembre :
S’exprimant à propos du pouvoir d’achat, elle déclare : « C’est vrai qu’il y a un problème de pouvoir d’achat (...), c’est un ressenti totalement objectif ».
Elle précise « la vraie question n’est pas comment je contribue à ce qu’il y ait plus de pouvoir d’achat, mais comment je contribue à ce qu’il y ait plus de croissance »...
"Pour moi, il y a deux axes principaux à travailler : comment on fait pour baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises, c’est prioritaire, et deuxième chose, n’est-il pas temps d’aller plus loin sur la question de la durée du travail ?", a-t-elle ajouté. "Je me demande s’il ne faut pas accepter de mettre sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail", a-t-elle déclaré. Tout le monde voit bien que le mécanisme des heures supplémentaires n’est pas suffisant". Les dispositifs permettant déjà aux entreprises de travailler au-delà de 35 heures par semaine sont "rébarbatifs" et l’utilisation du contingent d’heures supplémentaires autorisé (220 heures/an) est "très lourd, car il suppose des négociations de branche", a-t-elle ajouté. "Ma préconisation, c’est de rendre les choses beaucoup plus simples en balayant tous ces mécanismes très complexes, et en revenant à la détermination du seuil de déclenchement des heures supplémentaires, branche par branche, ou entreprise par entreprise", Et elle termine : "Je sais autour de quoi certains ministres réfléchissent depuis quelque temps, et la question de la durée du travail est un axe de réflexion"
Autrement dit, au nom de la Liberté (elle a bon dos !), de l’efficacité, de la simplicité, cette déréglementation du « marché de la force de travail » va livrer pieds et poings liés les salariés au bon pouvoir patronal.
Article tirée de Bellaciao
Forum de l’article
Déséducation NationaleEn panne d’enseignants, le rectorat de Créteil sonne le rappel des retraités !L’autre plan banlieue du gouvernement vendredi 15 février 2008
popularité : 12% Sur le Web MediaPart le projet Dans l’académie de Créteil, l’éducation nationale supprime des postes d’enseignants et fait appel aux retraités. Le recteur de l’académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer, vient de lancer un appel à des enseignants retraités, pour leur proposer d’assurer des cours en collège et lycée. Dans un récent courrier, que MediaPart s’est procuré, le numéro un de l’Education nationale dans les départements du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne invite les « anciens » de quatre disciplines (anglais, allemand, philosophie et lettres classiques) à reprendre du service, pour pallier une pénurie de professeurs remplaçants.
C’est une opération inédite en France -en tout cas depuis vingt ans. Les retraités volontaires seront embauchés comme simples vacataires et toucheront 28 euros net de l’heure, cumulables avec leur pension. Cette initiative fait évidemment bondir le Snes, principal syndicat du secteur : « C’est un scandale, quand on sait que l’Etat supprime des postes et restreint le nombre de places ouvertes aux concours enseignants, déclare Valérie Sultan, responsable académique de l’organisation. Les retraités coûteront certes moins cher que des titulaires, puisque l’Education nationale ne verse là aucune cotisation sociale, mais on marche franchement sur la tête ! C’est l’histoire du pompier pyromane ».
A la rentrée 2008, plus de 600 postes seront supprimés dans les collèges et lycées de l’académie (11.200 sur l’ensemble du territoire national), pour répondre aux exigences de « rationalisation » budgétaire émises par le gouvernement.
Extrait du courrier :
« Je vous informe que vous avez la possibilité […] de reprendre une activité enseignante. […] Si vous souhaitez bénéficier de cette opportunité, je vous invite à faire acte de candidature à l’adresse suivante : recrutement-retraite@ac-creteil.fr ou directement auprès des services de la division des personnels enseignants auprès de Mme L… (tel : 01 57 02…). Votre candidature fera notamment apparaître la discipline dans laquelle vous souhaitez dispenser un enseignement, vos disponibilités horaires et vos préférences géographiques. Je vous prie d’agréer l’expression de ma parfaite considération.
Le recteur de l’académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer »
Henri Pena- Ruiz philosophe, écrivain, professeur, ancien membre de la commission Stasi.
Le gouvernement projette de créer un fonds spécial pour subventionner la création d’une cinquantaine de classes d’enseignement privé dans les cités en septembre 2008, dans le cadre du plan espoir banlieues annoncé par Nicolas Sarkozy, le 8 février. Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre, se frotte les mains. Dans le même temps, plus de 11 000 postes d’enseignants vont être supprimés dans l’enseignement public.
Faut-il également préciser que le rapport de la commission Stasi rappelait l’Etat à ses devoirs en lui demandant de créer des écoles publiques dans les communes qui en sont dépourvues ? Là est la priorité véritable de l’argent public. L’argent payé par des contribuables athées ou agnostiques va donc servir à diffuser la foi, au lieu d’être consacré à la qualité de l’instruction et de l’éducation publiques. Il est vrai que le Président a osé dire que le curé ou le pasteur font mieux que l’instituteur, déconsidérant au passage ceux dont son ministre assure pourtant qu’il faut les entourer de respect.
C’est une nouvelle provocation. M. Sarkozy déclarait que la République a besoin de croyants. Il passe à l’acte, en aidant financièrement la religion, tout en dépouillant les services publics des moyens nécessaires à leur bon fonctionnement. Discrimination manifeste : l’intérêt général est sacrifié sur l’autel du particulier. Après la création des franchises médicales, la fragilisation du service public de l’audiovisuel, c’est le tour de l’école. Avec, en soubassement, une idéologie thatchérienne : mettre à mal ce qui est d’intérêt général par la privatisation et privilégier l’intérêt particulier. La santé, la culture et l’instruction publique subissent de plein fouet cette politique. On a bien, là, trois provocations emblématiques qui bafouent simultanément la justice sociale et la laïcité.
En somme, l’Etat est trop pauvre pour ces biens qui sont de tous, croyants et athées réunis, mais se découvre assez riche pour subventionner une religion instrumentalisée, implicitement appelée à prendre en charge, sur le mode de la charité, ce que la République assumait sur le mode de la solidarité. Il est ainsi porté atteinte à la fois à la religion et à la République. La première est réduite à un opium du peuple au lieu d’être tenue pour une option spirituelle respectable, qui n’engage que les croyants. La seconde est amputée du rôle social qui donne chair et vie aux libertés politiques. Quant au mouvement laïque, il est en mesure, désormais, de méditer sur le triste résultat de l’« accommodement raisonnable » qui conduisit à mettre en veilleuse le principe selon lequel « l’argent public doit aller à l’école publique ».
Ce principe avait recueilli onze millions de signatures lors du serment de Vincennes, en 1960, en protestation contre la loi Debré, qui organisait le financement public des écoles privées. L’éducation et l’instruction ne sont pas une prestation comme une autre, que l’on pourrait déléguer sans dommage à des instances plus soucieuses de profit ou d’endoctrinement que d’émancipation. Force est de constater que les défaites d’hier, et les renoncements qui les ont parfois accompagnées sous prétexte de réalisme, tendent à faire jurisprudence dans la bouche des adversaires déclarés ou cachés de la laïcité. Bien des entorses sont invoquées, par eux, comme des adaptations dans les faits, et passent ainsi pour normales.
Le contournement de la distinction entre culturel et cultuel, par exemple, sert trop souvent à financer les cultes, bafouant ainsi la loi de 1905 et préparant d’éventuelles généralisations antilaïques. Il est grand temps de se réveiller. Les termes hypocrites de toilettage, de laïcité ouverte-positive-inclusive, permettent de noyer le poisson, de fragiliser un peu plus la laïcité. Ceux qui sont décidés à en finir avec ce qu’ils s’obstinent à appeler « l’exception française » n’ont que ce vocabulaire à la bouche. Ce n’est pas être figé ou passéiste que de rappeler la force régulatrice des principes, et dire aux politiques que « trop c’est trop ». Toute concession est manifestement interprétée comme une faiblesse, une brèche à élargir. Et qu’on ne parle pas de sectarisme à propos de ceux qui soulignent le danger de telles concessions !
Il est vrai que la nouvelle habitude de l’idéologie dominante est de traiter de conservateurs ceux qui défendent les droits sociaux ou l’émancipation laïque. Ce n’est pas sans émotion que je me souviens du témoignage de Fadela Amara devant la commission Stasi. Oh, chère Fadela, vous nous aviez touchés en disant votre conviction que la laïcité est émancipatrice, notamment pour les femmes, et qu’il est du devoir de la République de la promouvoir. Comment pouvez-vous accepter aujourd’hui que le plan banlieues, au nom de l’urgence sociale, porte atteinte à la laïcité qui vous est chère ? Votre engagement de naguère était clair et net : laïcité et justice sociale allaient de pair. Cela interdisait à la fois la mise à mal des services publics et la mise en cause de la laïcité. Je ne peux imaginer que la vaillante fondatrice de Ni putes ni soumises se réjouisse, en son âme et conscience, de la démarche antilaïque du gouvernement.
Devant la gravité de la situation, le mouvement laïque semble retrouver le chemin de l’unité. La protestation monte et s’amplifie. Mais il est important qu’elle s’exprime sur des bases claires. Égalité de traitement des croyants et des athées, finalisation de la puissance publique par le bien de tous, sont indissociables de la liberté de conscience. Et chacun peut bien comprendre, aujourd’hui, qu’il n’y a pas à tenir la laïcité pour secondaire au regard de la justice sociale, ou l’inverse, mais que toutes deux sont solidaires. Le Président de la République et le gouvernement n’ont pas été mandatés pour bafouer le principe constitutionnel de laïcité. Ils doivent se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, un million de personnes étaient descendues dans la rue pour le rappeler à qui de droit.
Meirieu : L’école des marchands lundi 2 juin 2008. Dernières brèves dans la même rubrique Autres brèves 24 juin : les pourriels qui pourrissent les forums ! 2 juin : TOS : Le décret de transfert aux collectivités locales est annulé 24 mai : SMIC + 2,3 % au 1er mai 2008 5 mai : Au BOEN numéro 18 du 1er mai 2008 : barêmes des promotions 2008-2009 5 mai : Arnaud Teullé inspecteur d’académie de Paris 5 mai : Le Ministre et le service minimum 11 avril : Une circulaire pour une rentrée conservatrice ! 2 avril : A quelle demande éducative doivent répondre les collectivités locales ?
"« Maintenir le cap des réformes » fonctionne ainsi aujourd’hui comme une formule magique, permettant de donner aux Français le sentiment qu’on s’occupe de leur École. Certes, on s’en occupe, et de manière systématique. Mais comment ? En inscrivant cette École dans la logique marchande dont il faut tenter de comprendre le fonctionnement." C’est cette logique, basée sur la concurrence entre établissements et la responsabilité personnelle des acteurs, que Philippe Meirieu dénonce.
"Face à cette logique d’une extrême cohérence, il convient, plus que jamais de travailler à une alternative crédible. Il nous faut une École où l’État garantisse que les missions de service public de tous les établissements sont bien assurées."
sur le Café Pédagogique