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Après les rafles d’enfants, la garde à vue d’une directrice d’école !

Publié le dimanche 25 mars 2007.


Les arrestations de sans papiers à la sortie des écoles, manoeuvres lâches qui consistent à arrêter des gens dans une activité humaine de base (aller chercher ses enfants à l’école !), se sont intensifiées depuis quelques mois.

Elles sont dénoncées par tous ceux qui se sentent proches de RESF, mais aussi par la FCPE, par des élus...

L’une d’elle, à Belleville (Paris), a été particulièrement violente et a débouché sur la garde à vue de la directrice d’école.

Ci-dessous un communiqué de Solidaires, union syndicale à laquelle appartient le SUNDEP, et qui est particulièrement impliqué dans la défense des sans-papiers.

La directrice d’école arrêtée est militante de SUD - Education, autre syndicat adhérent de Siolidaires.

COMMUNIQUE DE SOLIDAIRES

23 mars 2007

Depuis maintenant plusieurs mois des rafles d’enfants sans-papiers se multiplient devant les établissements scolaires.

Ces pratiques policières rappellent les heures les plus noires de l’histoire de France. Elles sont indignes des valeurs que la République est censée mettre en oeuvre. Alors même que les plus hautes autorités de l’Etat rendent hommage à Lucie Aubrac, on mesure l’hypocrisie de leur propos !

Des incidents d’une gravité extrême ont eu lieu cette semaine devant une école du quartier Belleville à Paris.

Les forces de police sont intervenues brutalement, utilisant gaz lacrymogènes, matraques et chiens policiers, pour disperser des parents et des enseignants qui manifestaient leur soutien à des parents sans-papiers. Suite à ces incidents, la directrice de l’école Rampal, Valérie Boukobza, qui avait essayé de protéger les enfants de la violence policière a été mise en garde à vue. L’Union syndicale Solidaires condamne la chasse aux étrangers, d’autant plus insupportable qu’elle touche des enfants à l’école, et exige qu’aucune poursuite judiciaire ne soit engagée contre cette fonctionnaire qui n’a fait que son devoir.

Au-delà, il faut maintenant une réaction unitaire de l’ensemble des forces démocratiques de ce pays afin de mettre un coup d’arrêt à ces pratiques qui sont la honte de notre pays.

Autres réactions : "Un cap a été franchi", estime la FCPE Paris, avec les tentatives d’arrestation lundi et mardi de parents sans papiers d’enfants scolarisés."Les gens sont scandalisés, c’est comme si on frappait à leur propre porte." Cet été, le préfet de police de Paris avait pourtant assuré à la FCPE que ces arrestations n’iraient pas jusqu’aux abords des écoles.

Or, c’est bien à la sortie de deux écoles de Belleville (19e) que la police a tenté d’arrêter deux personnes, lundi. L’intervention de parents d’élèves a fait échouer l’opération. Mardi, les parents se sont de nouveau opposés physiquement à l’arrestation d’un grand-père venu chercher deux enfants. La police a alors fait usage de gaz lacrymogènes pour se replier.

L’adjoint au maire en charge des Affaires scolaires, Eric Ferrand, dénonce cette "intimidation particulièrement malvenue et suspecte en cette période électorale".

S. C., 20 Minutes du 21/03/2007

Publié le vendredi 23 mars 2007