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L’enseignement catholique s’aperçoit que l’Etat supprime des postes !

Publié le mercredi 29 septembre 2010.


Des postes, l’Etat en supprime depuis 2004, et de plus en plus.

Mais très inégalement entre privé et public : un chercheur, Jean-Paul Delahaye (Paris V) a montré que durant la période de ‘’croissance’’ des moyens (de 1995 à 2003), le privé avait obtenu 13 % des créations.

Dans la période de ‘’décroissance’’ (de 2004 à 2008), le privé n’a lui perdu que 3 700 postes sur 73 300, soit seulement 5% de l’ensemble. Et ce déséquilibre a continué en 2009, 2010.

L’enseignement catholique s’aperçoit aujourd’hui que la rentrée 2011 pourrait être très difficile de par les choix politiques du gouvernement qu’il soutient. Ainsi, 1 000 écoles, 100 collèges et 70 lycées privés pourraient disparaître d’ici 2013, avec - préoccupation sociale toute nouvelle - des risques de licenciements de personnels non enseignants et 5 000 à 6 000 postes d’enseignants supprimés.

Quel est l’objectif de ce cri d’alarme ?

Quel est l’objectif de ce cri d’alarme ?

Dénoncer la braderie de tout le système éducatif opérée par le pouvoir ?

Défendre la qualité de l’école et les conditions de travail des enseignants et de tout le personnel ?

Visiblement, ce n’est pas le propos … Sommaire Une attitude de lobbyiste Les projets du pouvoir pour la rentrée 2011 Rappel des suppressions de postes à la rentrée 2010 Une attitude de lobbyiste Depuis 2004, le privé (principalement l’enseignement catholique) a annoncé chaque année une impossibilité de répondre à une demande exponentielle … et invérifiable par définition : un nombre de refus d’inscriptions n’est pas fiable quand celles-ci peuvent être présentées dans plusieurs écoles.

Même si ce mouvement avait une réalité dans certaines zones (grandes villes où la peur de ghettos scolaires - amplifiée par les médias - a pu faire basculer des élèves du public au privé), globalement l’attractivité du privé a été bien plus limitée.

D’ailleurs, ses responsables ne cachent plus plusieurs années de décrues dans le premier degré, et la croissance annoncée dans le secondaire reste équivalente à celle du public (+1,2% prévu par la DEPP pour l’ensemble du 2nd degré en 2011).

Changement de ton à cette rentrée : catastrophisme de mise et menace brandie par la présidente de l’APEL (Association des parents de l’enseignement libre) : « Il nous est possible de mobiliser en un temps record les parents si les résistances politiques nous y conduisaient » .

Pour autant, le discours ne conduit pas à condamner l’ensemble de la politique éducative du pouvoir : nulle part il n’est fait mention du sort (pourtant encore plus défavorable) fait à l’enseignement public, E. de Labarre (secrétaire général de l’enseignement catholique) se dit « conscient que l’assainissement des finances publiques passe par des suppressions d’emplois » , et ne remet nullement en cause les logiques mortifères du gouvernement, la solution serait pour lui dans un « redéploiement des moyens » .

Les pistes qu’il préconise : réduction du nombre d’heures d’enseignement et annualisation. Celle-ci ferait travailler davantage les enseignants sans avoir à les augmenter. Elle dégagerait des milliers de postes « sans forcément affecter le niveau des élèves » !! On a compris : du « gagnant-gagnant » - selon l’expression en vogue - pour l’Etat et les écoles, mais aux frais des profs qui travailleraient plus sans gagner plus, et dont les conditions de travail seraient très dégradées ! Autres idées géniales : le développement, dans le premier degré, de l’intercommunalité pour mutualiser la gestion des établissements, ce qui reviendrait à faire payer par les collectivités locales, l’extension de la zone de recrutement des écoles privées.

le regroupement systématique des classes de moins de vingt-quatre élèves.

Un travail sur la réduction du nombre d’options au lycée (qui désavantage le privé, dont les établissements sont plus petits), ainsi que sur l’enseignement à distance, permettant de regrouper des options rares.

la création de classes multi-niveaux (les classes uniques dans le 2nd degré !).

Et pour s’assurer une efficacité dans les débats en cours au parlement (tenus par des partis politiques « amis ») : l’enseignement catholique souhaite demander la création d’une commission parlementaire pour étudier ces pistes et compte pratiquer un lobbying actif sur ce dossier lors de la discussion budgétaire, dixit Les Echos, média « ami ».

Les projets du pouvoir pour la rentrée 2011 Selon l’AEF (agence spécialisée dans l’éducation), les 16 000 postes supprimés en 2011 pourraient être trouvés dans l’enseignement secondaire pour 5 000 d’entre eux (réforme du lycée, dont les bacs technos STI, STL), 8 000 postes seraient supprimés au primaire, 2 000 seraient pris par suppression de stages des étudiants en masters.

Le privé craint, lui, 2 000 suppressions à la rentrée 2011 … d’où l’offensive actuelle !

Pour l’ensemble du système éducatif, après les suppressions de 8.700 postes en 2007, 11.200 en 2008, 13.500 en 2009, 16.000 en 2010, et encore 16 000 en 2011 ce seront donc 65.400 postes supprimés dans l’éducation en cinq ans de mandat Sarkozy (soit près de 8 % des effectifs !), et 20.000 environ seraient encore programmés en 2012.