Le gouvernement a invité au départ des organisations syndicales à une concertation. Mais le délai extrêmement court (voir calendrier ci-dessous), des rencontres bipartites (pour éviter une réaction collective des syndicats) puis très peu de réunions plénières à l’ordre du jour trop chargé montrent que la volonté réelle est le passage en force.
Solidaires (dont font partie Sud Education et le SUNDEP) a refusé de participer à cette mascarade. Parmi les signataires des « Points de convergence » (FSU, CGT, CFDT, UNSA, SNALC et FAEN), certains sont déjà partants (CGT, FSU bientôt ?) car ils dénoncent le fait que cette « réforme » vise avant tout la disparition massive de moyens …
Nous rappelons ci-dessous le contexte de ce projet et, dans un encadré « OU EN EST-ON ? », nous vous tenons au courant des évolutions du dossier en continu.
N. Sarkozy avait annoncé l’offensive, X. Darcos, a présenté les contours de la réforme du lycée le 17 juillet. Le Recteur de Marseille, de Gaudemar, chargé de sa mise en musique, donne au fur et à mesure des précisions sur les modalités d’organisation du « nouveau » lycée.
Le « cadrage » de cette réforme utilise, comme d’habitude, le vocabulaire de l’« adversaire » : assaut de pédagogisme (au point que le SNALC proteste !) et utilisation de concepts généreux : décloisonnement, différenciation des parcours, permettre le développement du travail personnel.
Pour autant, derrière le creux des mots, il faut déceler le non-dit :
le décloisonnement des filières annonce des regroupements d’effectifs pour économiser des moyens, et donc des pertes de postes et des groupes plus lourds à gérer au quotidien ; les modifications structurelles (modules, intégration de l’ « accompagnement » dans le service de base …) pourraient entraîner une annualisation du temps de travail et un alourdissement des horaires des profs ; les bacs technologiques sont particulièrement visés par le resserrement des moyens. Il faut dire qu’un rapport de l’inspection général préconisait il y a un an leur suppression et leur rattachement aux filières générales. Ils coûtent plus chers que les autres ; toutes les réformes proposées depuis 2002 s’inscrivent dans la logique d’audits financiers : pour le lycée, l’audit préconisait la baisse de 20% des moyens par la suppression de spécialités (bacs techno ou pro), d’options et par la diminution des heures de cours. On y est … C’est en effet la philosophie qui semble primer dans ce projet, au détriment des élèves et principalement des moins armés socialement. Le moins d’école va toujours dans le sens d’une moindre démocratisation du système éducatif.
Par ailleurs la conception modulaire risque d’aggraver les inégalités entre ceux qui sauront choisir les bons modules garants d’une poursuite d’étude efficace, et tous les autres qui empileront des modules sans cohérence (ou qui n’auront pas accès à certains, absents de leur établissement).
Dans ce dispositif, les enseignants (hors ceux retenus dans la formation de base) vont se retrouver dans la position de commerciaux pour séduire les élèves !
Le ministre veut aussi gagner sur les obligations faites aux enseignants : ils « devront être plus présents, notamment pour accompagner les élèves en difficulté »… voir la suite en format pdf ... à afficher dans vos établissements
Darcos sort du silence qui prévalait jusque là au ministère (même les inspecteurs n’étaient pas au courant !) pour dévoiler principalement le cadre de la future seconde qui devrait être mise en place dès la rentrée 2009.
La consultation sur ce projet est réduite au minimum et dans un délai extrêmement court (voir calendrier ci-dessous), ce qui fait craindre une réforme bricolée sans prise en compte des réalités et uniquement asservie aux logiques de réductions budgétaires.
Cette parodie de concertation avait déjà été refusée par certains syndicats (dont Solidaires, qui compte Sud Education et le SUNDEP), d’autres, signataires des « Points de convergence » (FSU, CGT, CFDT, UNSA, SNALC et FAEN), en sont partis depuis (CGT et FSU) car ils dénoncent le fait que cette « réforme » vise avant tout la disparition massive de moyens…
LE SUNDEP MET EN LIGNE L ACTUALITE DU PROJET DE REFORME ... 2eme doct pdf joint pour diffusion sundep national