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Le MEDEF en rêvait, Sarkozy/Darcos l’ont fait !

Publié le lundi 17 septembre 2007.


Ci-dessous communiqué de nos camarades de SUD Education, sur l’actualité de la rentrée, dans l’école et ailleurs. Le patronat souhaite pouvoir disposer au sortir de l’école d’une main d’œuvre docile, le Président de la République ne lésine donc pas. Cinq cents millions d’euros sont investis dans la « lettre aux éducateurs », envoyée à tous les enseignants en ce début d’année scolaire, pour tenter de leur faire admettre qu’ils sont dorénavant des éducateurs avant tout, au même titre que "le père, la mère … le juge, le policier, l’éducateur social et tous ceux qui sont en contact avec l’enfant dans le milieu sportif, culturel et associatif", et que leur mission est désormais de développer une éducation de la soumission dans "une école du respect" !

Par-delà cette gabegie populiste, le message envoyé par les vainqueurs de 2007 est clair. De la maternelle à l’université, c’est bien la même logique qui est en œuvre : suppressions de postes (dont 11.200 dans le secondaire et 1 fonctionnaire sur 2 d’ici 2009), suppression de la carte scolaire, retour à la morale et aux courbettes, aggravation de la sélection, moyens des établissements liés aux "résultats des élèves", évaluation tous azimuts, précarisation accrue, destruction des statuts des personnels, ...

En fait pas vraiment de surprise ni pour nous, personnels de l’éducation nationale, ni pour les élèves et leurs parents. Les lois Fillon/De Robien devaient s’appliquer dès cette rentrée et s’inscrivent parfaitement dans les super trouvailles de notre Président/Ministre.

Et c’est pour financer ses cadeaux fiscaux… aux plus "méritants", que l’ensemble du système éducatif est saigné par les recettes néo-libérales d’économie.

Ainsi dans le premier degré, pour accueillir 21.000 élèves supplémentaires, seuls 450 postes nouveaux sont pourvus, soit 1 poste pour 54 élèves. La généralisation à terme des EPEP (établissements publics locaux d’enseignement) est réaffirmée avec à la clé des super directeurs (un nouveau chef !).

Les décrets De Robien de mise en œuvre du socle commun (lecture, grammaire…) sont applicables dès cette rentrée avec en sus la programmation d’une heure d’EPS pour les élèves que les enseignants doivent caser … dans un emploi du temps déjà surbooké !

Dans le second degré, les établissements sont encouragés à diminuer les horaires d’enseignement (moins d’heures de cours = moins de profs = moins de salaires à payer !), à passer des contrats d’objectif avec le recteur pour négocier les moyens qui leur sont alloués, et en même temps à donner des heures supplémentaires (équation "moins nombreux mais mieux payés") pour compenser la suppression des milliers de postes !

Et pour la filière professionnelle, la tutelle du MEDEF sur les formations sera encore renforcée, et ceci dans ce qu’on connaît déjà : le lycée des métiers.

Pour les universités, la loi "d’autonomie" votée en catimini en août, applique les mêmes principes de gestion libérale : super chef, recrutement local, sélection, augmentation à terme des frais d’inscription…

Avec le cartel de lois votées en ce sombre été (université, service minimum, récidive), le nombre important (mais considéré encore trop faible par Hortefeux) d’expulsions et/ou d’enfermements de sans-papiers, avec un nombre de prisonniers jamais vu dans les prisons françaises, ils ne nous ont pas laissé de répit ! Oui : ils font ce qu’ils ont promis !

Lorsqu’ils nous disent : "moins nombreux mais mieux payés", c’est "une poignée de privilégiés garantis et une masse de précaires, de sans-logis, de sans-papiers jetés dans l’anonymat des laissés-pour-compte", lorsqu’ils parlent d’augmentation du pouvoir d’achat, c’est en fait de la franchise médicale (ou TVA sociale) et de la baisse continue des prestations sociales ; lorsqu’ils parlent de liberté, c’est celle sans frein des patrons, des clients, des propriétaires, et la docilité sans fin pour les salariés, précaires ou non !

Les régressions imposées par le gouvernement ne peuvent se combattre individuellement : ce n’est qu’en mutualisant nos idées et nos énergies que nous pourrons agir efficacement pour une autre école, une autre société !

Publié le dimanche 16 septembre 2007