Dans, l’éducation, l’appel pour le 15 mai regroupe la plupart des syndicats du public
SNUipp-FSU, SE-UNSA, Sgen-CFDT, SUD Education en 1er degré FSU (SNES, SNEP, SNUEP), UNSA-Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT et SUD-Education en 2nd degré. Ne manquent que FO, le SNALC, le SNETAA …
Le SUNDEP-SOLIDAIRES se joint à ce mouvement parce qu’il a la volonté de défendre le service public d’éducation face aux attaques du gouvernement.
Il s’inscrit aussi dans l’action lancée par l’intersyndicale de la fonction publique le même jour.
Des motifs particuliers aux maîtres du privé doivent aussi pousser à la mobilisation : de par notre statut (que la loi Censi n’a aucunement amélioré), les enseignants du privé sont menacés de chômage ou de précarité quand des postes sont supprimés ou transformés en HSA comme cette année. Et ceux déjà précaires se voient réduits à encore plus de précarité …
COMMUNIQUÉ SUNDEP-SOLIDAIRES DU 28 AVRIL 2008 Depuis plusieurs semaines, élèves, parents d’élèves et enseignants contestent un ensemble de mesures qui conduisent :
à affaiblir le service public d’éducation en diminuant sa capacité à offrir un enseignement diversifié (suppression des options ou de certaines spécialités), en ne répondant plus aux difficultés des élèves (raccourcissement du bac pro, suppression de dédoublements, alourdissement des effectifs par classe). à réintroduire des méthodes pédagogiques dépassées (pour la lecture, l’apprentissage de l’histoire …) car fondées uniquement sur la répétition mécanique, et aussi à réimposer des valeurs morales d’un autre temps (programmes du 1er degré). à imposer une logique sélective (réintroduction d’une filière de relégation dès 15 ans, fichage systématique des élèves en échec). L’ensemble de ces mesures a pour objectif la réduction massive du budget de l’éducation
Dès la rentrée 2008 le nombre de postes supprimés augmente très fortement : 9 800 dans le public, 1 400 dans le privé sous contrat. Mais les prévisions pour les rentrées 2009 à 2012 sont encore plus alarmantes : annonce du passage à 35 000 suppressions de fonctionnaires par an, avec des prévisions de près de 20 000 dans l’éducation.
A ce niveau, c’est bien une volonté délibérée de destruction du système éducatif qui nous est imposée !
Ces mesures entraîneront une aggravation de nos conditions de travail et un fonctionnement plus difficile de notre système scolaire. Pire, on nous annonce un livre blanc sur le travail des enseignants qui, basé sur le rapport Pochard, devrait encore alourdir notre charge de travail et donner aux chefs d’établissement des pouvoirs de contrôle exorbitants sur les maîtres !
Un statut particulier handicape les enseignants du privé sous contrat avec l’État : nous ne sommes pas fonctionnaires. Ainsi :
les suppressions massives d’emploi condamnent certains enseignants du privé au chômage, ou à des temps incomplets subis, que le gouvernement propose de compléter avec des heures supplémentaires ! la réussite aux concours ne garantit qu’un mi-temps, payé un mi-temps … les précaires (très nombreux dans le privé : 6% en primaire, 17% dans le secondaire) deviennent sur-précarisés. Le besoin d’école est pourtant massif dans la société française. Ceci appelle une toute autre dynamique afin de permettre la transformation du système éducatif.
Le SUNDEP-SOLIDAIRES appelle à la grève le 15 mai 2008 au côté des syndicats de l’enseignement public et invite tous les enseignants du privé à participer massivement aux manifestations
Publié le dimanche 27 avril 2008
Ce jeudi 15 mai, la grève a été très suivie : dans le public (63% dans le primaire et 55% dans le secondaire selon la FSU , 46 et 33 selon le ministère) mais aussi dans le privé (comme d’habitude pas de chiffres, ça ferait mauvais effet, mais des constats sur le terrain d’une mobilisation remarquable).
Les autres agents de la fonction publique se sont aussi mobilisés : un agent sur trois de l’Etat (dont la Poste et France Télécom, 45% à la Direction générale des Finances publiques, 25% à Météo France, 35% aux douanes …), et 6% des agents des collectivités territoriales, selon le ministère. Dans les hôpitaux elle a été suivie par un peu plus de 5% des personnels, selon le ministère et la CGT-Santé.
Des manifs très importantes aussi (détail ci-dessous) : au total près de 300 000 manifestants, dont aussi de nombreux lycéens.
Seule réponse du gouvernement (ou piètre rideau de fumée) : la remise en cause du droit de grève …
Sommaire Manifestations : combien de divisions Les réactions des acteurs La « réponse » du pouvoir Prochaines étapes dans la mobilisation Manifestations : combien de divisions ? Le premier chiffre est fourni par la police, le second par les organisateurs des manifestations.
Paris entre 18 000 et 60 000 Rennes entre 12 000 et 30 000 Marseille entre 7 000 et 30 000 Grenoble entre 7 000 et 15 000 Toulouse entre 7 000 et 15 000 Bordeaux entre 6 200 et 10 000 Lyon entre 5 000 et 10 000 Rouen entre 5 500 et 8 000 Caen entre 3 000 et 8 000 Nantes entre 5 000 et 7 000 Le Mans entre 4 000 et 7 000 Lille entre 4 000 et 6 000 St Etienne entre 3 100 et 6 000 Perpignan entre 3 500 et 5 000 Le Havre entre 3 500 et 4 500 Strasbourg entre 2 000 et 3 000
Les réactions des acteurs Pour le président de l’UNL, Florian Lecoultre, « Nous sommes conscients que le baccalauréat approche et que les lycéens de terminale et de première vont entrer en phase de révision… Nous verrons ce soir si nous appelons à une prochaine date de manifestation, mais il est hors de question de déposer les armes ». Pour lui, le mouvement lycéen se poursuivra après le 15 mai.
Pour le Snuipp, « le chef de l’Etat n’apporte aucune réponse aux inquiétudes et aux attentes exprimées par les enseignants et les parents en matière de moratoire pour les programmes de l’enseignement primaire, de politique éducative et budgétaire. Le ministre de l’ Education Nationale, quant à lui, persiste dans son refus de tout dialogue social. Devant cette provocation et cette absence de réponses, le SNUipp appelle à nouveau les enseignants des écoles à poursuivre et amplifier les actions engagées ».
Pour Solidaires, « le gouvernement ferait mieux de changer de politique publique et sociale plutôt que d’essayer de remettre en cause le droit de grève ou de dénigrer les personnels en grève et leurs représentants ».
La « réponse » du pouvoir Plutôt que de prendre en compte les revendications portées (notamment les suppressions massives de postes et la précarisation par le développement des heures supplémentaires), le pouvoir tente d’allumer un contre feu en invoquant une limitation du droit de grève.
Xavier Darcos avait demandé aux communes d’organiser un service minimum d’accueil, assuré par des agents communaux. Le dispositif a été refusé par la quasi-totalité des grandes villes, qui avancent des problèmes juridiques, d’organisation et le principe du respect du droit de grève. D’après le gouvernement, seulement 2 300 communes petites ou moyennes (sur 22 000) auraient introduit ce service.
Nicolas Sarkozy, l’omniprésident, a même annoncé jeudi soir que le gouvernement déposera avant l’été un projet de loi sur un « droit à l’accueil des enfants inscrits dans nos écoles » lors des mouvements de grèves, et sur une déclaration préalable des enseignants grévistes 48 heures à l’avance.
Ainsi, dans l’avenir, des enseignants devraient-ils déclarer leur absence longtemps avant pour que l’établissement puisse organiser leur remplacement qui plus est financé par l’argent ainsi économisé ? C’est là une atteinte aux droits syndicaux non compatible avec un état de droit.
C’est aussi, comme d’habitude, la tentative de faire s’opposer entre eux grévistes et usagers. Il n’est pourtant pas sûr que ça marche, nos distributions de tracts aux passants nous ont montré au contraire un très bon accueil de nos revendications, car l’école est bien une préoccupation nationale qui fait consensus.
Mais ce gouvernement autiste veut au contraire continuer dans la coercition : Le Figaro donne à entendre que X. Darcos pourrait s’attaquer aux décharges statutaires (heures de 1re chaire, de laboratoire, etc.) ce que Robien avait fait. Pour le quotidien, on pourrait « généraliser la transformation de certaines décharges en heures supplémentaires »…
Prochaines étapes dans la mobilisation le 22 mai pour la défense des retraites le 24 contre les restrictions dans l’éducation, avec la volonté d’en faire une journée de convergence avec les usagers (enfants et parents) et les citoyens.
Publié le vendredi 16 mai 2008